13 déc. 20232 min de lecture
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2 mars 20228 min de lecture
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La famille constitue notre première expérience de la vie : c’est le lieu où nous naissons, quand bien même elle est absente ou réduite. La famille, c’est celle que nous construisons, celle que nous recomposons, celle que nous choisissons. La famille, c’est aussi des liens complexes, qui changent ou au contraire se figent, des séparations, des rôles, des secrets, des histoires, des transmissions souvent inconscientes. La famille, c’est sacré, mais c’est aussi parfois compliqué.
Une famille, c’est avant tout un système. Toute interaction a des effets sur le système dans son ensemble : les relations des uns impactent et modifient les relations des autres. La famille, c’est un système d’alliances, plus ou moins conscientes, avec des histoires qui se mêlent, qui s’oublient ou qui se révèlent, à l’occasion d’un événement particulier, familial ou personnel.
Qui dit thérapie familiale ne dit pas forcément thérapie avec tous les membres de la famille, arrière-grands-parents inclus. La thérapie familiale a pour objet ce qu’il se passe au sein d’une famille, quelle que soit sa forme, sa taille, ou encore sa composition.
L’approche consiste à travailler au niveau de la famille, c’est-à-dire au niveau du système de relations et d’interactions entre ses membres, mais également des effets et conséquences sur le système en lui-même. Il s’agit d’entendre ce que chacun ressent, comment chacun vit le quotidien ou l’événement à l’origine de la démarche, et d’observer et d’analyser ce qui est en jeu dans le système familial.
La thérapie familiale permet de comprendre dans quelle dynamique familiale le problème est apparu et comment il perdure. Prenons par exemple le cas d’un enfant dont les résultats scolaires chutent brusquement, sans raison apparente. Les séances mettent en évidence le fait que ses parents ont de fréquentes disputes et expriment leur colère à l’encontre de leur enfant à chacune de ses mauvaises notes. Dans ce cas, et cela peut paraître à première vue étrange, les mauvaises notes de l'enfant – qui font figure de symptôme - maintiennent l'équilibre familial, dans la mesure où elles permettent aux parents de continuer à exprimer leur colère, et ainsi d'éviter leur séparation.
Qu’est-ce qui fait qu’une habitude, une relation, ou un événement en viennent à prendre autant de place, à tel point que la vie ensemble est devenue source de souffrance, de ruptures ou de crises incessantes ?
Qu’est-ce qui fait que cet enfant développe soudainement un symptôme (mutisme, cécité, problèmes moteurs, crises de migraines) face auquel les parents se sentent démunis ? Qu’est-ce qui fait qu’un parent ou un grand-parent rejette un enfant ou petit-enfant adopté ? Qu’est-ce qui fait que telle branche de la famille se retrouve systématiquement exclue des célébrations familiales a priori heureuses comme les mariages, les baptêmes ou les anniversaires ?
Ces difficultés sont le révélateur d’une souffrance collective et d’une communication conflictuelle. La thérapie familiale offre alors l’opportunité à tous les membres de la famille d'observer et d’exprimer ce qu'ils vivent, afin de trouver ensemble les possibilités de dépasser la situation, dans le respect des singularités de chacun.
Être accompagnés-es dans le cadre d’une thérapie familiale, c’est vous donner la possibilité d’exprimer et de ressentir ce que vous traversez, et aussi de trouver comment vous avez besoin de ré-agir, de dépasser cette situation pour initier vous-même un autre comportement, un autre discours qui soit juste pour vous et qui puisse générer des relations différentes au sein de votre famille.
La thérapie familiale consiste à réaliser un travail analytique ou thérapeutique au niveau de la famille. Au cours de cette démarche, certains aspects psychogénéalogiques ou transgénérationnels peuvent émerger, tout comme d'ailleurs au fil d'une thérapie individuelle ou d'une thérapie de couple. Toutefois, ces souvenirs ou événements familiaux, parfois répétés différemment sur plusieurs générations, peuvent particulièrement faire sens lors d'une thérapie familiale.
La psychogénéalogie a été intégrée en France par la psychothérapeute Anne Ancelin-Schützenberger : prolongement de la psychanalyse, la psychogénéalogie consiste à chercher les empreintes psychologiques que nos ancêtres ont pu laisser en nous, à notre insu, et qui peuvent éclairer nos comportements et nos choix actuels. C'est l'idée que ce qu'il se passe pour nous aujourd'hui peut être lié à l'histoire des générations antérieures.
"J'ai le souvenir d'un jeune homme très sportif qui, à 20 ans, a eu la mauvaise idée de plonger dans une piscine où il n'y avait qu'un mètre d'eau. Paraplégique à vie ; comme sa mère qui avait eu la polio à 20 ans." (Anne Ancelin-Schützenberger)
Il ne s'agit pas ici d'hérédité ou de génétique : c'est l'inconscient, à travers notamment des dynamiques d'alliances ou de loyautés inconscientes entres les générations, qui peut faire d'un traumatisme, d'un non-dit ou d'un secret des événements destructeurs. C'est le transgénérationnel, ce qui se transmet inconsciemment de génération en génération : ainsi, une situation vécue par un ancêtre peut orienter le choix d'une vie, des vocations, ou encore déclencher des maladies ou des accidents.
"J'avais beaucoup de deuils que je n'avais pas fait, dans ma vie personnelle, et il y avait dans ma famille beaucoup de décès d'hommes, qui se suicidaient, ce qui fait que la place du père était en quelque sorte la place du mort. Rien n'était véritablement caché, le suicide n'était pas secret. Mais certains disaient que mon arrière-grand-père était malade physiquement, et que c'était pour cette raison qu'il s'était suicidé ; d'autres disaient que c'était parce qu'il était fou, et c'est très difficile de comprendre pourquoi les choses se passent." (Da'ad de Gunzbourg)
La démarche ne consiste pas à considérer, telle une relation de cause à effet, que cette décision, cet accident ou cette perte s'explique directement par tel événement ou tel secret de l'arrière-grand-mère ou d'un grand-oncle. La mémoire et les traces familiales ne résolvent pas tout, et n'enlèvent rien à la responsabilité individuelle de chacun-e, en particulier au cours du travail analytique ou thérapeutique. C'est en les rendant conscientes pour les générations actuelles et futures qu'émerge l'opportunité de s'en libérer et de créer autre chose, autrement.
Je pratique la psychanalyse et l’analyse systémique qui me permettent de travailler au niveau de la famille, tout en prenant en compte les singularités et les histoires personnelles de chacun de ses membres.
J'intègre au besoin une lecture transgénérationnelle, afin d'entendre et d'analyser les événements qui se répètent sur plusieurs générations, et qui peuvent se manifester comme symptômes chez les membres de la dernière génération familiale.
Que nous le voulions ou non, nous appartenons à une famille, tout comme à celle que nous avons choisie et créée avec notre partenaire de vie. Nous avons également notre propre existence particulière, composée de nos choix, de nos projets, de ce que nous sommes, qui peuvent ne pas correspondre aux attentes de notre famille, ou au contraire, qui répondent davantage aux souhaits de notre famille qu’à notre propre désir, et qui ne nous conviennent désormais plus.
Travailler dans la famille, c’est retrouver une liberté de parole et d’échange, en parlant de soi, de ce que nous ressentons, de la manière dont nous avons vécu le comportement d’un parent, ou la énième dispute entre frères et sœurs. C’est aussi écouter la parole des autres membres de la famille, et la recevoir telle qu’elle est. A cette étape, un certain nombre d’incompréhensions peut être levé, et le fait d’avoir partagé ses ressentis, même s’ils s’avèrent totalement dissonants, permettent de re-créer du lien et de retrouver de l’apaisement.
Travailler hors de la famille, c’est, à partir de ce qui est exprimé et échangé, tenter d’en comprendre les effets sur les relations familiales elles-mêmes. C’est aussi analyser comment la dynamique familiale en jeu (alliances, besoins affectifs, peurs) se répercute sur les relations entre les membres de la famille.
Travailler à la fois dans et hors de la famille, c’est s’autoriser à se positionner autrement, à exprimer ce que chacun ressent, tout en laissant la possibilité à la dynamique familiale de se réajuster, de se modifier, et ainsi aux relations de changer.
1 h
Une thérapie familiale peut être entreprise avec une seule personne, puis convier d’autres membres de la famille au fur et à mesure du travail.
Au temps de modalités et de formats de séances possibles qui s’ajustent tout au long de la thérapie familiale, pour vous accompagner avec justesse et cohérence, en fonction de ce que vous y apportez et y éprouvez.
Certaines séances peuvent aussi être l’occasion pour vous de convier un parent, un cousin, un proche de la famille afin de le rencontrer ou de lui partager ce que vous ne vous êtes jamais autorisé-e à dire jusque-là.
Réaliser un travail analytique ou thérapeutique personnel de courte durée ou au long cours
1 h
Séance individuelle préalable à l'intégration dans un groupe de thérapie
1 h
Débloquer une situation de crise, améliorer sa communication, avancer ensemble ou seuls
1 h
Avancer autrement, initier un changement à l'aide de l'hypnose thérapeutique
1 h